Index de l'article
Le Moyen-Âge
Jusqu'en 1789, Saint-Thurien sera une paroisse à deux têtes et possédant deux "villes parochialles" : le bourg actuel et Trévennou, chacune ayant église et cimetière.
Une petite école fonctionne 4 heures par jour (2 heures le matin et 2 heures l'après-midi) et 5 jours par semaine. On y apprend l'histoire biblique mais aussi à lire, à écrire, à compter en français et en breton. (C'est sans doute pour cela que le premier maire de Saint-Thurien, Louis DERRIEN, pourra correspondre avec les autorités révolutionnaires dans un français très convenable). Après la fermeture de cette école, les enfants de Saint-Thurien échapperont à toute scolarisation pendant près d'un siècle.
La Révolution de 1789
En mars 1789, le sénéchal de Quimperlé invite la paroisse de Saint-Thurien à établir un "cahier de doléances". Le recteur, Le Clech, rédigera le cahier qui fut débattu et boté par le "général" [assemblée de 12 membres désignés par la communauté qui doit se pencher sur les problèmes généraux (voirie, corvées, impôts...), ancêtre du conseil municipal] et toute la population. Il insistait sur la suppression des corvées, une répartition plus équitable des impôts...
Le premier maire de la commune présidait déjà le "général". Né à Kerboudou, cultivateur à Kerroux, père de trois enfants, Louis DERRIEN sera juge de paix au canton de Querrien/ Saint-Thurien. Ces deux communes seront rattachées au canton de Scaër en 1801. Il sera élu "administrateur" (conseiller général) du département avec son collègue POSTIC de Scaër. Ils se trouveront tous deux impliqués dans l'impitoyable répression que Robespierre, qui à Paris dominait la Convention, exercera à l'encontre de ses adversaires politiques : les Girondins, partisans du libéralisme que soutenaient tous les élus finistériens. Conscients de leur innocence, ils s'étaient tous les deux présentés aux juges. Après un simulacre de jugement, ils seront condamnés à mort à Brest et guillotinés sur la place du château le 26 mai 1794.
Saint-Thurien au XIXe siècle
Les moyens de la commune sont modestes et les problèmes ne manquent pas. Il n'y a pas d'école et le conseil municipal, dont les 2/3 ne savent signer leur nom, n'en voient pas la nécessité et n'ont pas les moyens de financement. L'état des routes est pitoyable. Saint-Thurien a ses indigents, ses mendiants. Elle est à l'image de tout l'arrondissement qui, en de nombreux domaines, accuse du retard et passe pour "arriéré". Avec la multiplication des auberges, l'arrondissement a une réputation peu flatteuse quant à la sobriété. Saint-Thurien compte 17 auberges à cette époque.
En 1878, le gouvernement propose des subventions pour la construction d'écoles. Le Maire, François PUSTOCH de Croshuel, envisage alors la construction d'un ensemble qui comprendrait une mairie et deux écoles. En 1914, chacune aura 5 classes.
Vers 1880, l'église tournait à la ruine. Il avait fallu, après une tempête, descendre son clocher. L'église avait été reconstruite en 1683 par M. DE GOURVENNEC, recteur de l'époque sur l'emplacement d'une autre église antérieure de 5 ou 6 siècles qu'entourait le cimetière. La reconstruction fut réalisée pour moins de 40 000 F (or). Le clocher fut édifié en 1897 et sera occupé, en 1898, par 3 cloches.
La commune se dote d'un nouveau cimetière sur la route de Scaër en 1902 ; mais l'ancien cimetière, situé à proximité de l'église, conserva ses vieilles tombes durant 30 années encore. Depuis, y ont pris place un menhir préhistorique, un calvaire du XVIe siècle et le monument aux morts des deux dernières guerres.
Puis arrivent les premières bicyclettes, voitures, motos, camions, avions (vers 1917).
Guerre 1914-1918
Le tocsin de la guerre (2 août 1914) éclate en pleine moisson vidant la commune de sa population active pour quatre années. Réquisitions et rationnements deviennent sévères. Les boulangeries resteront fermées plusieurs mois faute de farine et un journal titrera : "les affamés de Saint-Thurien". La liste des morts au champ d'honneur des grands blessés s'allonge de mois en mois. Et, le 11 novembre 1918, sonnent tout l'après-midi les cloches de l'armistice. Le soir, un grand défilé réunit toute la commune. Devant la mairie, le Maire, Job COTONNEC, lit un discours. On brûle en effigie le fauteur de la guerre, Guillaume II, empereur d'Allemagne.